Dernière décision…

 2003 était mes premières vendanges.

Un stress passionnel qui ne me quitte jamais, du jour où l’on rentre ce raisin en cuverie, que l’on se pose les premières questions du comment et pourquoi vinifier ce millésime de cette façon.
Ce stress qui ne veut pas me quitter lors de l’élevage de ces vins, entre 12 et 18 mois où l’on va donner une direction à suivre pour le vieillissement en fûts. Ce temps qui passe au ralenti, que les vins ont besoin pour exprimer leurs fameux terroirs bourguignons. Ces terroirs que l’on goûte avec fierté, toujours en se posant des questions ! Des doutes aussi ! Mais que le sourire du client me rassure lorsqu’il porte le verre, respire et humecte mon breuvage.

Je pense aujourd’hui que j’ai réussi à imposer mon style, mes vins. Avec quelques fois un peu d’audace, en adoptant la fameuse capsule à vis. Choquant ? Non, qualitatif !
Dommage que ce marché soit difficile en France. Je capsule mes vins depuis 2005. La proportion était plus petite comparé au bouchon liège, pour le dépasser en 2007. La demande est croissante, mes clients ont adoptés ce mode de bouchage, y trouvant une qualité constante sur mes vins, et n’ont eu jamais à regretter ma démarche. Même si je n’ai pas énormément de recul par rapport à mes vins, l’histoire de la capsule possède déjà quelques dizaines d’années de savoir faire sur les vins de garde.

Sachez que pour aboutir à une bouteille de vin, il y a derrière 24 à 30 mois de travail, de la vigne à la mise en bouteille. Des années pour amener une vigne à produire une belle qualité de raisins… Tous ces paramètres se calculent, jusqu’au bouchage, qu’il faut de plus en plus qualitatif pour pouvoir profiter d’un vieillissement optimum. Le vin est vivant et nous, producteurs sommes là pour le respecter.

Bien sûr, il faut aussi passer à la phase commercialisation, des vins qui ont des coûts de revient très important, travailler aussi le meilleur prix afin de profiter de ces terroirs incomparables.

Mais tout ce travail ne récompense pas à tous les coups. Et après avoir mené plusieurs années ma société, j’ai pris la lourde décision de m’arrêter.

Les raison ? Des dizaines ! Des investissements trop importants à envisager pour rénover mes bâtiments et les rendre fonctionnels… des finances difficiles à gérer pour acheter mes raisins…
Toutes ces raisons ont mises en péril ma société, trop petite, trop seule aussi pour pouvoir continuer à progresser sereinement. Il a fallu prendre une décision, peut être brutale pour vous, mais mûrement réfléchie depuis de nombreux mois.

Pour 2009, je n’ai rentré aucuns raisins, et ais vendu mon millésime 2008 en vrac.

Mon site (http://www.sylvie-boyer.fr)  restera encore ouvert jusqu’à la fin d’année. Les informations de ce drenier sont repris dans ce blog.

La suite ? Cette liquidation me permettra de redémarrer rapidement sur autre chose, mais ma passion est telle que je ne conçois pas de quitter le monde du vin.
Et ce monde du vin est vaste, même si la Bourgogne reste la reine du Pinot Noir et du Chardonnay, elle a quelques princesses autour d’elle qui possèdent de jolis potentiels….

Une réponse à “Dernière décision…

  1. jacquin

    quel dommage je vous avais rencontrer a la foire gastronomique de dijon et vous nous aviez livré a besançon via votre frere je crois
    vos vins quel délice
    si il en reste je suis preneur en petite quantité biensur
    bon courage
    thierry jacquin

Laisser un commentaire